La hernie discale est une maladie qui effraie nombre de propriétaires de chiens. Et pour cause ! Un chien atteint de cette maladie ne peut plus se déplacer comme auparavant et peut avoir très mal. En plus la prise en charge est presque exclusivement chirurgicale, sauf cas particulier. On vous en dit plus sur cette maladie relativement fréquente dans l'espèce canine dans cet article.


Quelles sont les causes de hernie discale chez le chien ?



Comment survient la hernie discale ?


La colonne vertébrale est constituée par un ensemble de vertèbres (os) collées les unes aux autres. La partie dorsale des vertèbres mises bout à bout forme un tunnel, appelé canal médullaire, où va se loger la moelle épinière. La partie ventrale de la colonne vertébrale est constituée par les différents corps vertébraux collés les uns aux autres par les disques intervertébraux. Un disque vertébral est constitué d'un anneau fibreux dans sa périphérie et d'une partie gélatineuse en son centre.

On a apparition d’une hernie discale lorsque le matériel constituant le disque vertébral fait protrusion dans le canal médullaire et comprime la moelle épinière.

Cette protrusion de matériel est le plus souvent due à une dégénérescence des disques intervertébraux avec l'âge : soit au niveau de l'anneau fibreux ou du noyau gélatineux.

C'est la compression de la moelle épinière qui va entrainer les symptômes observés car l'influx nerveux ne peut plus se faire correctement.

Une hernie discale peut survenir tout le long de la colonne vertébrale : aussi bien au niveau du cou (vertèbre cervicale), qu’au niveau dos (vertèbre thoracique : localisation la plus fréquente) ou qu’un niveau du bassin (vertèbre lombaire). En fonction de la localisation les symptômes observés seront différents.


Les différents types de hernie discale


Il existe trois types de hernie discale :

  • La hernie discale type Hansen I appelée dégénérescence chondroïde discale : Dans ce cas-là c’est le noyau gélatineux du disque intervertébral qui se calcifie (devient dur) et l'anneau fibreux autour qui se fragilise. Cela permet au noyau gélatineux de percer puis de traverser l'anneau fibreux et donc de comprimer la moelle épinière. Ce type de hernie discale apparaît en général chez les animaux jeunes, vers l’âge de 3-4 ans.
  • La hernie discale type Hansen II appelée dégénérescence fibroïde discale : Dans ce cas-là c’est un épaississement de la partie de l'anneau fibreux qui est en contact avec la moelle épinière. Ce qui va finir par la comprimer. Ce type de hernie discale apparaît plus tard, vers l’âge de 6-7 ans en moyenne.
  • La hernie discale du type III dite explosive : Ces hernies discales particulières arrivent à la suite d’un traumatisme comme un accident de voiture, une chute ...

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Hernie discale : quelles sont les races à risques ?


Certaines races de chiens sont plus à risque de développer un type de hernie discale que d’autreq.

  • Les races dites chondrodystrophiques sont plus susceptibles de présenter des Hernies discales du type Hansen I. C’est par exemple le cas du Teckel, Beagle, Pékinois, Bouledogue Français, Lhasa Apso, Shih-Tzu, Basset Hound, Jack Russell, Bichon frisé ou maltais ….
  • Les chiens de grande taille, eux, sont plus susceptibles de présenter des hernies discales du type Hansen II. C’est le cas par exemple des Bergers Allemands, des Labradors, des Rottweilers et des Dobermans.
  • Puisqu’elle survient en cas de choc important, la Hernie discale du type III peut être rencontrée dans toutes les races de chiens.

Quels sont les symptômes d’une hernie discale chez le chien ?


Comme dit précédemment les symptômes d’une hernie discale chez le chien vont dépendre de 2 facteurs :

  • La localisation de la compression de la moelle épinière au niveau de la colonne vertébrale.
  • La sévérité de la compression

Lorsque la hernie discale a lieu au niveau du cou (vertèbre cervicale) on va avoir une atteinte des quatre pattes. Lorsqu’elle se situe au niveau dos (vertèbre thoracique voire cervicale) on va avoir une atteinte des pattes arrière uniquement.

En fonction de la sévérité de la compression de la moelle épinière, on classe les hernies discales en 6 stades. Plus le stade est avancé, plus les symptômes seront importants et plus la prise en charge devra être rapide pour espérer un bon rétablissement.

  • Stade I : Douleur au niveau de la colonne mais sans déficit neurologique. On a donc des chiens qui ne veulent pas se déplacer, gémissent, présentent le dos rond ou qui sont plus agressifs.
  • Stade II : L’animal est toujours douloureux et présente une parésie (sur les 4 pattes ou seulement les 2 pattes arrière). Cela veut dire que les pattes atteintes sont plus faibles et ont du mal à fonctionner correctement. Le chien va alors commencer à présenter une démarche anormale.
  • Stade III : L’animal est toujours douloureux mais présente cette fois ci une parésie non ambulatoire (on a encore des mouvements volontaires mais il est incapable de marcher seul avec ses pattes).
  • Stade IV : L’animal est douloureux mais complètement paralysé au niveau des pattes atteintes.
  • Stade V : C’est le même que le stade précédent mais en plus l’animal présente une incontinence urinaire (voire fécale).
  • Stade VI : Le chien est paralysé, incontinent et ne ressent absolument plus la douleur au niveau des pattes !

Comment mettre en évidence une hernie discale ?



L’examen clinique du chien par le vétérinaire


Les chiens présentant une hernie discale peuvent donc être présentés à leur vétérinaire avec des atteintes extrêmement variées, plus ou moins sévères. Un examen clinique approfondi est dans un premier temps réalisé et s’il y a suspicion un examen neurologique. Le vétérinaire va alors chercher à mettre en évidence la présence ou l’absence de sensibilité douloureuse (en pinçant très fort le bout de la patte) chez votre animal ainsi que la présence de réflexes. Il va aussi évaluer la proprioception de votre animal : c’est-à-dire sa capacité à reconnaître si sa patte est correctement placée sur le sol. En effet dans les cas débutant de trouble de la démarche on va avoir des chiens qui vont marcher mais qui vont reposer leur patte sur la face dorsale et non plus sur les coussinets.


Quels examens complémentaires en cas de suspicion de hernie discale ?


La radiographie ne permet pas de mettre en évidence une lésion de hernie discale. Sur les cas anciens ou très avancés on peut mettre en évidence des signes indirects de présence d’une hernie discale comme des minéralisations. Cette méthode n’est plus utilisée aujourd’hui en cas de suspicion.

Autrefois il était proposé de réaliser une myélographie : c’est-à-dire une radiographie de la colonne vertébrale après injection de produit de contraste. A ce jour il existe de nouvelle méthode beaucoup plus précise et fiable, sans risque d’aggravation des lésions déjà présentes.

Aujourd’hui, il sera vous sera proposé de réaliser en première intention en cas de suspicion de hernie discale un scanner ou une IRM. Ces examens permettent de mettre en évidence de façon précise la localisation de la lésion ainsi que les dégâts au niveau de la moelle épinière. Ils sont nécessaires à la bonne préparation d’une chirurgie. Ce sont cependant des examens relativement coûteux.


Comment soigner la hernie discale chez le chien ?



Traitement médical de la hernie discale


Le traitement médical n’est à envisager que dans les cas de stade I (douleur) de hernie discale, voir en stade II (douleur + début de troubles locomoteurs). Dans ces cas-là, il n’y a pas d’urgence à prendre en charge chirurgicalement une hernie discale. On peut alors prendre le temps de voir comment le chien réagit au traitement médical avant d’envisager une intervention.

Le traitement comprend :

  • Un repos absolu : sortie rapide, en laisse courte et uniquement pour les besoins hygiéniques. A la maison, le chien doit rester au calme dans une pièce et ne pas monter ou descendre du lit ou les escaliers.
  • Gestion de la douleur et de l’inflammation avec des médicaments (à définir avec le vétérinaire).

Le traitement peut être long (2 voire 8 semaines), même si l’animal se sent mieux, pour éviter une rechute à l’arrêt de celui-ci. Si on n’a pas d’amélioration on peut alors se tourner vers un traitement chirurgical.


Traitement chirurgical de la hernie discale


Le traitement chirurgical doit être entrepris en urgence dans les cas de hernie discale en stade III, IV, V et VI. Plus l’opération est réalisée rapidement (24-48h max après l’apparition des lésions) plus le pronostic de récupération est bon.

Il existe plusieurs techniques chirurgicales qui vont dépendre de la localisation et de la gravité des lésions observées au scanner/IRM. Ces chirurgies sont toujours réalisées par des chirurgiens spécialistes. Malgré tout, ces interventions ne sont pas sans risque, car on va intervenir juste à côté de la moelle épinière.


Quel pronostic lors de hernie discale ?


Le pronostic est variable en fonction de la sévérité de l’atteinte (stade) et de la rapidité de prise en charge de l’animal. Il est donc important de bien discuter avec le chirurgien vétérinaire qui va prendre en charge votre chien pour connaître le pronostic de votre animal et prendre la décision qui semble la plus appropriée pour vous.

Après une chirurgie de hernie discale il est très important de respecter les règles imposées pendant la période post-opératoire (traitement, repos et physiothérapie à réaliser). La convalescence peut être longue en fonction des lésions existant sur la moelle épinière. Il va savoir s’armer de patience et être consciencieux dans le suivi et les soins à administrer à votre animal.

Le pronostic est en général bon pour les hernies discales de stade III à IV prit en charge très rapidement.

Dans les stades très avancés (V et VI), on a parfois toujours des séquelles même après une prise en charge chirurgicale rapide car les lésions de la moelle épinière étaient trop importantes et irréversibles. On dit que le pronostic est réservé. Un chien qui reste en partie paralysé n'est pas acceptable pour tous les propriétaires. Il est bon de savoir qu'il existe aujourd'hui des petits chariots que l'on peut fixer sur son chien paralysé du train arrière, pour lui permettre de se déplacer presque normalement : c'est l'équivalent du fauteuil roulant chez l'homme !