La piroplasmose, aussi appelée babésiose, est une maladie infectieuse provoquée par un parasite microscopique transmis à l’animal à l’occasion d’une morsure de tique. La piroplasmose est une maladie saisonnière. Elle est plus fréquente au printemps et à l’automne, correspondant aux périodes d’activité accrue des tiques. 

Il existe une grande différence dans la fréquence de la maladie en fonction des régions. La répartition géographique de la maladie suit celle des tiques responsables de la transmission. En France, la zone la plus à risque est le quart Sud-Ouest.

Par ailleurs, il s’agit d’une maladie assez difficile à diagnostiquer et pouvant avoir des répercussions très graves sur l’état de santé de votre animal. La prévention contre les tiques est donc particulièrement recommandée pour éviter d’être confronté à une piroplasmose.


Comment se transmet la piroplasmose chez le chien ?



Babesia canis : un parasite des globules rouges


Le parasite impliqué dans cette maladie s’appelle le piroplasme, un parasite microscopique en forme de poire, qui vient se loger à l’intérieur des globules rouges de votre animal.

La piroplasmose est une maladie qui peut toucher un très grand nombre d’espèces et chaque espèce possède son type de piroplasme. Chez le chien, il s’agit majoritairement de Babesia canis.


Babesia canis : un parasite transmis par les tiques


Le parasite responsable de la piroplasmose est transmis par un vecteur : la tique. Si une tique est porteuse de piroplasmes, lorsqu’elle se nourrit du sang de votre animal, elle peut lui injecter le parasite par sa salive. Une tique peut être porteuse de piroplasmes si elle a été contaminée en se nourrissant précédemment sur un chien infecté.

Il existe un autre mode de contamination, plus rare, par le biais d’une transfusion sanguine. En effet, il arrive qu’un animal ait besoin de recevoir une transfusion dans le cadre d’une prise en charge médicale et le sang du donneur peut être contaminé par des piroplasmes. L’animal qui reçoit la transfusion sera alors également infecté.


Comment savoir si mon chien est atteint de piroplasmose ?



Les symptômes classiques d’un chien atteint de piroplasmose


Les principaux symptômes de la piroplasmose sont :

  • Un syndrome fébrile (fièvre, baisse de forme et baisse d’appétit)
  • Des signes d’hémolyse, c’est-à-dire de destruction des globules rouges 

Cette destruction des globules rouges est due à l’éclatement des cellules à cause de la présence du parasite mais également à l’attaque des globules rouges par le système immunitaire. Celui-ci cherche à atteindre le parasite mais engendre une destruction du globule rouge par la même occasion. 

Ces symptômes apparaissent généralement entre 7 et 20 jours après la contamination, intervalle correspondant à la période d’incubation de la maladie.

On observera donc potentiellement :

  • Des muqueuses pâles : la diminution du taux de globules rouges rend l’aspect des muqueuses (gencives, yeux) moins rosé qu’à l’habitude par manque d’hémoglobine.
  • Des urines foncées (pouvant aller du “orange” au “marron foncé”) : la destruction des globules rouges libère des pigments qui vont colorer l’urine. Plus les urines sont foncées, plus la destruction des globules rouges est sévère.

En l’absence de prise en charge médicale adaptée, la maladie va évoluer vers un état d’anémie très sévère mettant en danger la vie de l’animal. Une hépatite et/ou une insuffisance rénale peuvent compliquer la situation et rapidement devenir irréversibles.


Les symptômes plus atypiques de la piroplasmose


Outre cette forme de la maladie qui est la plus fréquente, il existe également quelques formes plus atypiques où le parasite va s’attaquer à certaines zones particulières de l’organisme comme :

  • Le système nerveux
  • Les yeux
  • Les poumons
  • Le cœur
  • Les articulations

On parle alors de forme neurologique, oculaire, pulmonaire, cardiaque ou articulaire de piroplasmose. Ces formes sont souvent plus graves et les animaux atteints rarement guéris.

Enfin, certains chiens vont être infectés par des piroplasmes et présenter des symptômes très discrets de manière temporaire. Leur système immunitaire va combattre l’infection et l’animal va rester porteur de la maladie sans vraiment en présenter des symptômes particuliers. On parle de forme discrète de piroplasmose. De temps à autre, ces chiens pourront présenter des poussées de fièvre mais qui rentreront généralement rapidement dans l’ordre.

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Diagnostic de la piroplasmose


La piroplasmose n’est pas la seule maladie à provoquer de la fièvre associée à une destruction des globules rouges. On ne peut donc pas se contenter de l’observation des symptômes, même en zone à risque, pour établir un diagnostic définitif. Le diagnostic repose sur la mise en évidence du parasite dans le sang de votre animal. Il existe deux méthodes pour ce faire :

  • Le frottis sanguin

Votre vétérinaire va récupérer une goutte de sang, généralement au niveau de l’oreille, et rechercher au microscope la présence de piroplasmes au sein des globules rouges. 

S’il en voit, le diagnostic est établi. S’il n’en voit pas, cela ne permet pas d’exclure avec certitude l’hypothèse d’une piroplasmose. 

L’intérêt de cet examen est de permettre un diagnostic très rapide en réalisant un acte simple et peu onéreux. En revanche, il ne permet pas de conclure en l’absence d’observation du parasite.

  • La PCR

Le but de cet examen est de réaliser une prise de sang pour envoyer le prélèvement dans un laboratoire qui va rechercher l’ADN du piroplasme chez votre chien. 

Si le résultat est positif, votre chien est infecté. Si le résultat est négatif, il y a alors très peu de probabilités qu’une piroplasmose soit responsable de ses symptômes. 

Cet examen est donc plus long, plus coûteux, mais beaucoup plus précis en cas de doute.


Quels sont les traitements possibles après un diagnostic de piroplasmose ?



Traitement principal


Le traitement d’une piroplasmose repose essentiellement sur l’injection intra-musculaire, réalisée par le vétérinaire, d’une molécule appelée « imidocarbe », destinée à détruire les piroplasmes.

Ce traitement n’est cependant pas dénué de risques :

  • Comme tout traitement destiné à détruire un organisme pathogène, il peut conduire à un choc anaphylactique. Plus l’animal est infecté, plus le risque est grand. Un choc anaphylactique sévère peut conduire au décès de l’animal.
  • La destruction des piroplasmes présents dans l’organisme s’accompagne également de la destruction des globules rouges qu’ils ont parasités. Ainsi, le traitement accentue dans un premier temps l’anémie.

Pour ces deux raisons, l’animal devrait toujours être maintenu en observation chez votre vétérinaire au moins 6 à 12h après l’injection.


Traitements complémentaires


En fonction de la sévérité de l’atteinte, d’autres procédures peuvent accompagner cette injection :

  • Une mise sous perfusion pour empêcher l’apparition ou lutter contre une insuffisance rénale aigue 
  • Une transfusion sanguine si la sévérité de l’anémie le nécessite
  • Une couverture antibiotique si l’état de l’animal est inquiétant et qu’on craint une baisse des défenses immunitaires importante


Comment protéger mon chien de la piroplasmose ?


La prévention de cette maladie est primordiale et repose sur trois moyens de lutte :

  • L’utilisation de produits répulsifs contre les tiques  
  • La vaccination de son animal contre la piroplasmose
  • La mise en place de bonnes pratiques à adopter

Les traitements répulsifs anti-tiques


Il existe de nombreuses molécules anti-tiques disponibles et sous différentes présentations (comprimés, pipettes, colliers, sprays…).

L’objectif principal de ces traitements répulsifs est d’éviter le contact entre une tique porteuse de piroplasmes et votre animal. En fonction de plusieurs critères (âge, gabarit, mode de vie, etc…) votre vétérinaire vous proposera la solution la plus adaptée à votre animal. 


La vaccination


Le vaccin contre la piroplasmose existe mais ne confère qu’une protection partielle. En revanche, il présente aussi comme intérêt de diminuer la gravité des symptômes en cas de contamination.

La vaccination contre la piroplasmose ne fait pas partie du protocole habituel chez le chien. Son intérêt doit être discuté avec votre vétérinaire en fonction de la région où vous habitez et du mode de vie de votre animal principalement.


Les bonnes pratiques


En zone à risque, il est fortement recommandé d’appliquer certaines mesures simples à mettre en place : 

  • Eviter les zones avec des herbes hautes pour vos promenades
  • Inspecter votre animal au retour de promenades

Malgré toutes ces précautions, en cas de contact avec une tique, on sait que celle-ci ne peut transmettre les piroplasmes qu'à la fin de son repas de sang, c'est-à-dire au moins 48 heures après la fixation sur votre chien. On peut donc grandement limiter les risques de contamination en retirant rapidement la tique.

Si vous découvrez des tiques, il existe des pinces spéciales appelées tire-tiques, très faciles à trouver et très simples à utiliser, pour retirer les tiques dans des conditions optimales. 

En effet, si vous retirez la tique avec vos doigts ou à l’aide de vieilles techniques comme l’utilisation d’éther ou de brûlure de cigarette, outre le fait que ce ne soit pas particulièrement apprécié par votre animal, ces manipulations peuvent favoriser le passage des piroplasmes dans son sang en générant un stress chez la tique.

La piroplasmose est donc une maladie fréquente et potentiellement très grave. Le meilleur moyen d’éviter d’y être confronté est de protéger correctement et régulièrement son chien contre les tiques

La meilleure stratégie de prévention est à discuter et évaluer avec votre vétérinaire en prenant en compte de nombreux critères (zone à risque ou non, mode de vie de l’animal, saison…). 

Si malgré tout vous observez des symptômes de fatigue chez votre chien et que vous suspectez une morsure de tique dans les jours précédents l’apparition des symptômes, il est préférable de ne pas tarder pour prendre conseil auprès d’un vétérinaire. Prise en charge rapidement, la piroplasmose est une maladie pour laquelle les probabilités de réussite du traitement sont élevées.