Alors que la vaccination dans l’espèce féline semble s’être transformée en un geste routinier, les vaccins restent malgré tout des médicaments vétérinaires. De ce fait, des effets indésirables, plus ou moins sévères, peuvent donc survenir après leur utilisation. Lorsqu’ils apparaissent, la vaccination est mal vécue par les propriétaires car il devrait s’agir d’un acte de médecine préventive sur un chat sain destiné à le maintenir en bonne santé ! Même si les effets indésirables sont peu fréquents, la vaccination doit rester un acte médical raisonné puisqu’ils existent : votre vétérinaire va mettre en place un protocole de vaccination adapté à votre chat en personnalisant les valences vaccinales utilisées (marque, nombre, fréquence).


Qu’est-ce qu’un effet indésirable en médecine ?


Un effet indésirable (ou secondaire) est un effet nuisible et non désiré, observé suite à l’utilisation d’un médicament. Le plus fréquemment, ils sont légers et apparaissent en général dans les quelques heures suivant la vaccination. Leur pronostic est bon. D’autres peuvent être graves à court ou moyen terme, voire parfois entraîner le décès de l’animal si la prise en charge n’est pas rapide et adaptée. Ces effets secondaires sont évidemment extrêmement rares.

Selon la fréquence d’apparition d’un effet indésirable, pour un médicament donné, il sera classé comme suit :

  • Très fréquent : survenu sur plus d’un animal sur 10 traités
  • Fréquent : survenu sur une dizaine d’animaux sur 100 traités
  • Peu fréquent : survenu sur une dizaine d’animaux sur 1000 traités
  • Rare : survenu sur une dizaine d’animaux sur 10 000 traités
  • Très rare : survenu sur moins d’un animal sur 10 000 traités

Il est possible et bénéfique de déclarer auprès de votre vétérinaire ou de l’Agence Nationale du Médicament Vétérinaire (ANMV) tout effet indésirable suspecté chez votre chat après une vaccination ou la prise de tout autre médicament : on parle de déclaration de pharmacovigilance. Ces informations sont importantes car elles permettent d’en savoir plus concernant la sécurité des vaccins existant sur le marché français pour nos animaux.

En 2022, la population féline française est estimée à environ 15 millions d’individus (il y a deux fois plus de chats que de chiens en France). Des études rapportent que 6 propriétaires sur 10 n’ont jamais fait vacciner leur chat et que seule la moitié des 40% restant réalise les rappels de vaccins chaque année. Bien que la population féline soit encore moins bien vaccinée que la population canine en France, des millions de doses de vaccins sont administrées chaque année, chez le chat, dans notre pays et seulement quelques centaines (moins de 300 ans) de déclarations de pharmacovigilance réalisées par an. Certes ce sont seulement les effets sérieux qui sont remontés : les effets indésirables transitoires et peu sévères passent le plus souvent inaperçus et/ou ne sont pas déclarés. Bien que des effets indésirables graves puissent se produire après un vaccin, ces effets sont extrêmement rares . Il est donc bénéfique de faire vacciner son chat pour le protéger contre des maladies graves et qui circulent encore dans notre pays, que de ne pas le vacciner par peur d’un effet secondaire. C’est ce qu’on appelle la balance bénéfice-risque.

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Les effets indésirables sans gravité des vaccins chez le chat


Les effets indésirables peu graves sont les plus communément mis en évidence suite à la vaccination chez le chat :

  • Réactions locales avec apparition d’un nodule et/ou de douleur au niveau du point d’injection du vaccin. Ces effets se dissipent en général en quelques jours et sans traitement (parfois jusqu’à 15 jours pour des gros nodules réactionnels).
  • Fatigue et perte d’appétit pendant 24 à 48 heures (souvent combiné à un léger épisode de fièvre). Il ne faudra alors pas hésiter à stimuler l’appétit de votre compagnon avec des aliments appétents comme de la pâtée.
  • Parfois, éternuements et écoulement oculaire transparent léger (épiphora séreux) pendant quelques jours après une vaccination contre le coryza (avec un vaccin dit vivant inactivé) chez un chat un peu sensible.

En cas de douleur handicapante pour le chat, de nodule trop gênant et/ou de fièvre trop importante, vous pouvez consulter votre vétérinaire pour obtenir une prescription d’anti-inflammatoires, sous forme d’injection ou de comprimés, destinée à faire disparaître ces symptômes plus rapidement pour le confort de votre chat.


Les effets indésirables graves des vaccins chez le chat


Les effets indésirables graves suite à une vaccination chez le chat sont beaucoup plus rares(en moyenne 200 cas par an rapportés). Les effets les plus sérieux à court terme se développent en général dans les quelques heures qui suivent la vaccination. Plus l’anomalie se manifeste tardivement par rapport à la vaccination et moins il est probable qu’elle en soit une conséquence.

  • Troubles gastro-intestinaux sévères avec vomissements et/ou diarrhée hémorragique sans que l’on puisse en expliquer le déclenchement. L’hospitalisation du chat sera parfois nécessaire pour le réhydrater par perfusion et lui administrer les traitements par voie intraveineuse.
  • Apparition d’un fibrosarcome au point d’injection.
  • Choc anaphylactique ou hypersensibilité de type I. C’est un des effets indésirables les plus graves. Il n'est que très rarement rapporté. Il se manifeste dans les minutes voire les heures qui suivent l’injection vaccinale, avec développement possible d’un état de choc, de troubles respiratoires majeurs associés à un œdème aigu du poumon, d’œdèmes localisés de la face ou de la peau, de troubles digestifs et/ou de rougeurs et démangeaisons au niveau de la peau. Le pronostic dépend essentiellement de la rapidité de la prise en charge : injection de corticoïdes en intraveineux parfois associée à une hospitalisation. Sachez que les corticoïdes vont, en contrepartie, entraîner un échec vaccinal.
  • Plus rarement mis en évidence dans l’espèce féline : Choc vagal (malaise avec perte de connaissance), anémie hémolytique à médiation immune, atteinte nerveuse ....

Cas particulier du fibrosarcome chez le chat


Le complexe fibrosarcome féline est un ensemble de tumeurs cancéreuses du tissu sous-cutané, malignes, pouvant envoyer des métastases à distance, infiltrantes et très agressives localement (les récidives sont assez fréquentes après une chirurgie). Ce sont des tumeurs très fréquentes chez le chat.

Au départ, les vaccins et leurs adjuvants ont été incriminés dans l’apparition de ce type de tumeurs. Aujourd’hui, on sait que tout traumatisme répété au niveau de la peau chez le chat peut en favoriser l’apparition : blessures (morsure, griffures, lacération …), injections vaccinales, injections d’autres produits, identification par puce électronique …. C’est plutôt la répétition des microtraumatismes à un endroit qui est problématique. Voilà pourquoi aujourd’hui, les vétérinaires essayent de varier chaque année les sites d’injection des vaccins (en alternant les flancs chaque année) et ne se contentent plus de réaliser toutes les injections possibles et imaginables dans la peau du cou chez le chat.

Ces tumeurs posent problème car elles finissent par devenir très volumineuses et peuvent parfois s’abcéder ou se nécroser. Elles deviennent alors très handicapantes pour le chat et peuvent altérer son état général (douleur, fièvre, difficultés à se déplacer …). Le traitement de base consiste à retirer la tumeur par voie chirurgicale mais nécessite de retirer jusqu’à 3 cm en périphérie de la tumeur (et en profondeur !) pour limiter au maximum les risques de récidive locale. En fonction de la localisation du fibrosarcome, de tels critères sont parfois difficiles à respecter. Les soins post-opératoires et la gestion de la douleur sont assez lourds. La radiothérapie peut aussi être utilisée dans le protocole de traitement.

En l’absence de tout traitement, le pronostic des fibrosarcomes est toujours mauvais. En cas de chirurgie, le pronostic va dépendre de ce qui a pu être retiré ou non (risque de récidive ou non), de l’existence de métastases dans l’organisme, de l’utilisation de traitement complémentaire comme la radiothérapie …


Cas particulier du défaut d’efficacité en vaccination


Le défaut d’efficacité est un effet indésirable un peu particulier. Il ne provoque pas, en soi, un mauvais état général suite à l’injection vaccinale comme expliqué précédemment. Néanmoins, on observe dans ce cas une absence de production d’anticorps suffisante pour protéger le chat qui vient d’être vacciné. On croit à tort que l’animal est bien protégé mais, s’il rencontre le vrai pathogène, il peut contracter la maladie !

Le défaut d’efficacité lors d’une vaccination peut être rencontré dans deux cas :

  • En cas de vaccination chez un chaton trop jeune qui va être contrée, en partie, par l’immunité maternelle : lorsqu’un chaton est vacciné trop tôt au cours de sa vie, le pathogène inactivé injecté dans l’organisme va être neutralisé par les anticorps de sa mère, reçus au moment de la prise de colostrum (premier lait). On pense alors de façon erronée que le chaton est correctement protégé. D’où l’importance, chez les chatons, de réaliser un dernier rappel de primovaccination, pour les vaccins essentiels (typhus, coryza et leucose), après l’âge de 4 mois, quand tous les anticorps maternels ont disparu (si la mère n’est pas vaccinée, on peut se contenter de 2 injections de primovaccination).
  • Certains chats adultes développent une mauvaise réponse immunitaire, insuffisante pour se défendre en cas d’infection. Cette situation peut arriver si le protocole vaccinal n’a pas été respecté (injections trop espacées ou rappel oublié) et chez certains individus dit non-répondant.

Voilà pourquoi il est capital de respecter les délais entre les injections vaccinales et la fréquence des rappels de vaccins préconisés par votre vétérinaire.

L’unique façon de savoir avec précision si la vaccination d’un chat a été efficace ou non serait de réaliser une prise de sang, plusieurs semaines après l’injection du vaccin, pour doser le taux d’anticorps présents dans son organisme. Ces tests ne sont jamais mis en œuvre en pratique car ils sont très onéreux pour le propriétaire.


Que faire pour limiter l’apparition d’effets indésirables après la vaccination chez le chat ?


Pour les jeunes chatons, pour lesquels on veut éviter un défaut d’efficacité de la vaccination, il est recommandé de respecter les protocoles de primovaccination plus poussés avec 3 injections à 1 mois d’intervalle (2, 3 puis 4 mois) et un premier rappel aux 1 an du chat.

Si des chats ont déjà présenté des réactions vaccinales, le vétérinaire pourra peut-être recommander de fixer le rendez-vous de vaccination en début de journée. Ainsi, il vous sera possible de rester avec votre chat toute la journée pour surveiller son état général, puisque les effets indésirables les plus graves apparaissent en général dans les heures qui suivent l’injection.

Sur les chats adultes, il est bien de respecter les nouvelles recommandations et données fournies par les laboratoires. Si l’immunité conférée par un vaccin (après un protocole de primovaccination bien respecté) dure plus d’un an, il n’y a pas nécessité de vacciner le chat pour cette maladie tous les ans. Moins l’animal sera vacciné inutilement, moins on risque l’apparition d’un effet indésirable.

Si des chats ont déjà enduré des effets indésirables sévères, il faudra discuter avec votre vétérinaire de l’intérêt de poursuivre ou non la vaccination (balance bénéfices-risques). Votre vétérinaire pourra recommander d’utiliser des marques de vaccins différentes et/ou de ne pas vacciner contre toutes les maladies en même temps (plusieurs consultations vaccinales sur l’année).

Souvenez-vous qu’il est important de signaler à votre vétérinaire tout effet secondaire que vous notez suite à la vaccination de votre chat. Toutes les données de pharmacovigilance, qui seront communiquées aux autorités compétentes, permettront de mieux apprécier les risques des vaccins utilisés aujourd’hui et, si un jour cela est nécessaire, de retirer de la vente un vaccin qui présenterait plus de risques que de bénéfices.

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