La umise-bas chez la chienne correspond à la période de la naissance des chiots. Cet évènement peut avoir lieu entre 57 et 68 jours après l’accouplement d’un chien mâle et d’un chien femelle. Il est donc particulièrement intéressant de savoir détecter les signes précurseurs, aussi appelés « prodromes », de la mise-bas afin de déterminer avec certitude que l’on est bien le jour J et de s’assurer qu’aucune complication ne survienne.

Dans cet article, un vétérinaire vous explique tout ce que vous devez savoir sur le début de la mise-bas dans l’espèce canine.


Généralités sur la mise-bas chez le chien


La mise-bas chez le chien se déroule, dans la majorité des cas, sans complication majeure et sans nécessité d’intervenir de la part des propriétaires. Cependant, il existe des situations particulières à connaître afin d’éviter toute souffrance pour la chienne et/ou les chiots. Lorsque la mise-bas se déroule sans complication, on parle d’eutocie. Au contraire, en cas de problème au cours de la mise-bas, on parle de dystocie. En cas de dystocie, l’aide d’un vétérinaire est toujours indispensable afin de gérer la situation au mieux.

Les races de petites tailles, les chiennes primipares (celles pour lesquelles il s’agit de la première portée à naître) et les chiennes gestantes d’un chiot unique sont significativement plus touchées par une mise-bas difficile. Dans ces cas-là, un suivi préalable à la mise-bas auprès d’un vétérinaire, tout au long de la période de gestation, est très fortement recommandé. Une césarienne programmée peut parfois être la solution la plus raisonnable afin d’éviter tout risque concernant la santé de votre animal ou de sa portée.


Quels sont les signes précurseurs de la mise-bas chez la chienne ?


Lorsque la mise-bas approche à grands pas, de nombreux signes peuvent attirer votre attention. Nous allons ici les lister, mais il est important de bien comprendre que tous ces signes ne sont pas toujours observés :


Les pertes vulvaires


La chienne va présenter, de manière physiologique, des écoulements au niveau de la vulve durant la période de gestation. Ces écoulements sont glaireux, non odorants, blanchâtres et sont tout à fait normaux. Ils ne permettent absolument pas de prédire le début de la mise-bas.

Cependant, il est possible d’observer une modification de l’aspect de ces écoulements :

  • 24h avant la mise-bas, en cas de perte du bouchon muqueux : les écoulements visualisés seront alors également glaireux et non odorants, mais de couleur vert clair.
  • 6-12h avant la mise-bas : on peut observer un écoulement translucide très abondant en cas de rupture de la « poche des eaux », c’est-à-dire de la membrane du sac amniotique du premier chiot qui va être expulsé.
  • 2h avant la mise-bas : on peut observer des pertes verdâtres foncées (vert kaki), appelées « utéroverdines », qui marquent le détachement du placenta du premier chiot à naître. Celui-ci doit être né dans les 2h, sinon il s’agit d’une situation d’urgence nécessitant de contacter un vétérinaire.

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La présence d’un écoulement lacté au niveau des mamelles


Il ne faut pas se fier à ce signe, car il peut être observé à n’importe quel moment en fin de gestation et ne présage pas de la date de la mise-bas. Certaines chiennes ont même un écoulement lacté qui se met en place uniquement pendant la naissance des chiots.


La distension de la vulve


Quelques jours avant la mise-bas, une modification de l’aspect de la vulve est généralement notée. La vulve est distendue en raison des modifications hormonales que subit l’organisme de la chienne en fin de gestation.


L’évolution de la température corporelle


Un changement de température peut être observé dans les 48h avant la mise-bas. Elle est la conséquence des modifications hormonales observées en fin de gestation. Afin d’être significative et de prédire l’arrivée de la portée, la température doit chuter de plus de 1°C par rapport à la moyenne des jours précédents. Il s’agit d’un moyen assez fiable de prédire la mise-bas, mais qui présente quelques inconvénients :

  • Il faut mesurer au moins 4 fois par jour la température de la chienne en fin de gestation,
  • Il faut être capable d’utiliser un thermomètre rectal correctement pour que les mesures soient interprétables,
  • L’animal ne doit pas être stressé par la réalisation de l’examen,
  • Une minorité de chiennes, estimée à 2-3%, ne présente pas de modification de la température avant la mise-bas,
  • Chez certaines races, comme le Bouledogue Français, cette diminution de la température est fréquemment observée plutôt 5 jours avant la naissance des chiots.

L’observation des premières contractions


Par définition et par analogie avec le déroulement d’un accouchement dans l’espèce humaine, le début des contractions utérines correspond au début de ce que l’on appelle le « travail ».

Le début du travail a fréquemment lieu quelques jours avant la mise-bas. Les signes que l’on cherchera à détecter sont ceux consécutifs à l’augmentation en fréquence et en intensité des contractions utérines de la chienne. On observera essentiellement des modifications de son comportement :

  • Phases d’agitation : elles peuvent se manifester par une volonté de la chienne de s’isoler ou, au contraire, de chercher la présence de son propriétaire pour se rassurer, une tendance à tourner en rond, ne pas pouvoir se coucher plus que quelques secondes…
  • Halètement : la chienne présente souvent des phases de halètement intenses qui accompagnent les pics de contractions utérines,
  • Nidification : la chienne se comporte comme si elle avait besoin de gratter une sorte de « nid » imaginaire au sol. Ce comportement est normal en fin de gestation, mais signe une anomalie hormonale à rechercher en urgence s’il a lieu en plein milieu de la période de gestation.

Existe-t-il des moyens scientifiques de prédire la date de la mise-bas chez le chien ?


Tous les signes décrits jusqu’à présent sont détectables directement par le propriétaire en observant sa chienne et permettent de suspecter le début d’une mise-bas. Cependant, il existe un examen, réalisable en clinique, qui permet de déterminer avec certitude que la mise-bas aura lieu dans les 48h.

Il s’agit du dosage de la progestérone dans le sang. La progestérone est une hormone sexuelle femelle sécrétée de manière importante pendant les deux premiers tiers de la gestation. Ensuite, elle chute très progressivement durant plusieurs jours, jusqu’à observer un effondrement très brutal dans les 12 à 48h avant le début de la mise-bas. Cet examen est très rapide à réaliser en clinique et permet de se préparer au mieux à l’arrivée des chiots. C’est cette chute de progestérone extrêmement soudaine qui est la cause de la diminution de la température corporelle de la chienne.

En cas de présence d’un chiot unique, cette diminution brutale du taux de progestérone dans le sang de la chienne n’a pas lieu. C’est la raison pour laquelle il est compliqué de déterminer quand aura lieu la mise-bas, mais également l’origine hormonale des difficultés à donner naissance à son chiot pour la chienne.