Mettre bas pour la chienne, cela revient à accoucher ! Pour que cet évènement se déroule dans les meilleures conditions possibles, il est important de connaître son déroulement normal. Ainsi, vous saurez quand vous devez vous inquiéter ou non. Notre vétérinaire vous explique tout ce qu’il y a à savoir sur la mise-bas chez la chienne.


Comment préparer au mieux la mise-bas chez la chienne ?


L’idéal est d’avoir réalisé en amont un suivi de chaleurs et d’ovulation pour connaître la date précise de la mise-bas. En effet, il est important dans l’espèce canine, que les chiots ne sortent ni trop tôt, ni trop tard.

De même, il est recommandé d’avoir réalisé un suivi de gestation pour connaître le nombre de chiots à naître ! Cela permettra de s’assurer que tous les chiots sont sortis pendant la mise-bas et qu’il n’y a pas un ou plusieurs chiots coincés dans l’utérus ou la filière pelvienne. En cas de chiot unique, cela permet de vérifier si celui-ci peut s’engager dans le bassin de la mère ou non et ainsi de planifier une césarienne programmée si l’on a le moindre doute que la mise-bas ne puisse se dérouler normalement. Le suivi peut avoir été fait par échographie (dès 28 jours post-ovulation) et/ou par radiographie (dès 45 jours post-ovulation).

Dans les jours qui précèdent la mise-bas, quand la chienne commence à présenter un comportement de nidification, il faut installer dans un endroit calme tout ce qui sera nécessaire pour qu’elle puisse mettre-bas confortablement. L’endroit choisi doit être à l’abri des courants d’airs et la température ambiante de la pièce ne doit pas être en-dessous de 20°C. N’hésitez pas à garder votre chienne plus ou moins enfermée les jours précédant la mise-bas dans la pièce choisie pour qu’elle ne s’installe pas ailleurs quand le travail aura commencé.

Il est recommandé de vermifuger la chienne dans les 10 jours qui précèdent la mise-bas. Cela doit être fait avec un produit autorisé pendant la gestation. Demandez conseil à votre vétérinaire !

A l’approche de la mise-bas, il est recommandé de nettoyer régulièrement la zone vulvaire de la chienne. Pour les femelles ayant les poils très longs, il est possible de tondre délicatement cette zone pour la garder plus propre.

Enfin, il est bon d’avoir sous la main le numéro de son vétérinaire traitant et du vétérinaire de garde au cas où il soit nécessaire de se rendre en urgence en clinique.


Signes annonciateurs de la mise-bas chez la chienne


Dans les jours qui précèdent la mise-bas on peut observer des modifications de comportement chez la chienne qui va chercher à se construire « un nid » pour accoucher. L’observation de ce comportement reste subjective et sa présence varie d’une chienne à l’autre.

Physiquement on peut observer plusieurs changements chez la chienne dans les jours et heures qui précèdent la mise-bas :

  • Expulsion de lait au niveau des mamelles. Cela n’est pas vrai chez toutes les chiennes. Quand cela arrive, le lait peut être observé quelques heures avant la mise-bas jusqu’à deux semaines avant. Ce signe n’est donc pas très fiable.
  • Perte du bouchon muqueux au niveau de la vulve. Cela correspond aux sécrétions glaireuses qui protègent le col de l’utérus. Le bouchon muqueux peut être évacué jusqu’à 3 jours avant la mise-bas. Contrairement à la femme, on ne peut pas réaliser d’examen de surveillance de la dilatation du col de l’utérus chez la chienne !
  • Distension vulvaire dans les 2-3 jours avant la mise-bas, pour faciliter le passage des chiots.

Dans les 24h qui précèdent la mise-bas, on va mettre en évidence une diminution de 1°C de la température rectale de la chienne. Pour que la baisse de température soit objectivable il faut pouvoir prendre la température de sa chienne 2 à 3 fois par jour, lorsque la date du terme approche, sans que cela ne soit stressant pour elle (risque de mesure faussée).

Il est possible de faire des prises de sang dans les derniers jours de la gestation pour mesurer le taux de progestérone. Celui-ci va brutalement diminuer dans les 24h qui précèdent la mise-bas. Si après 48h on n’a toujours pas de travail qui se déclenche il y a un fort risque de mortalité fœtale et il faut intervenir en urgence !

Pour en savoir plus à ce sujet nous vous invitons à lire notre article : Mise-bas chez la chienne : Quels sont les signes à surveiller ?.

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Déroulement normal de la mise-bas chez la chienne


C’est l’apparition des contractions (ou travail) qui marque le début de la mise-bas chez la chienne. Elle dure en moyenne entre 4 et 8h mais peut aller jusqu’à 24-36h chez certaines primipares (= chienne dont c’est la première mise-bas). C’est surtout pendant la phase de préparation que les primipares sont plus longues.


1ère étape : Préparation


Pendant cette étape, les chiennes sont, en général, agitées et essayent de s’isoler. Les contractions utérines ont commencé et le col utérin commence à se relâcher et à se dilater. Les contractions utérines ne sont pas visibles extérieurement. Cette phase dure en moyenne 6 à 12h (parfois jusqu’à 24h chez les chiennes primipares). On peut observer des pertes vulvaires claires qui correspondent au bouchon muqueux, si celui-ci n’avait pas encore été expulsé.


2ème étape : Expulsion des chiots


La durée de cette étape va dépendre du nombre de chiots présents dans l’utérus. Elle dure en moyenne entre 4 et 16h.

Il est bon de savoir que dans l’espèce canine les chiots peuvent se présenter aussi bien par les pattes avant (60% des cas) que par les pattes arrière (40% des cas).

Quand la chienne expulse un chiot on observe cette fois-ci des contractions abdominales volontaires. Avant l’expulsion du premier chiot les contractions peuvent durer jusqu’à 2-3h. Lorsqu’un chiot va sortir (ou dans les 15-20 min qui précèdent) on observe des pertes vertes au niveau de la vulve. Ces pertes (appelées uteroverdine) signent le décollement du placenta du chiot qui est expulsé. Une fois que le placenta est décroché, le chiot ne doit pas rester plus de 15-20 min coincé dans la filière pelvienne car il est alors privé d’oxygène !

Entre l’expulsion de deux chiots on peut avoir une pause de 20 à 60 minutes, maximum 1h30.

Surveillez bien que la chienne s’occupe des chiots nouveau-nés. Elle doit casser la poche des eaux qui entoure les chiots si celle-ci ne s’est pas déjà ouverte pour leur permettre de respirer et les stimuler au besoin. Les chiennes primipares sont parfois dépassées par ce qu’il se passe surtout quand elles n’ont pas encore compris que ce qui était sortis de leur organisme était un chiot, car il n’a pas encore crié. Vous pouvez l’aider en perçant vous-même la poche des eaux (avec des gants stériles !) et en stimulant les chiots à respirer puis en les plaçant contre elle.


3ème étape : Expulsion des placentas


Chez la chienne, l’expulsion du placenta se fait en général en même temps que l’expulsion du chiot. Sinon elle a lieu dans les 15 minutes qui suivent. On parle de « délivrance » comme chez la femme. Bien que la rétention placentaire ne soit pas fréquente dans l’espèce canine, il est recommandé de compter le nombre de placentas expulsés par la chienne pour s’assurer qu’aucun n’est resté dans l’utérus !

Cela peut être compliqué à surveiller si on n’est pas présent pendant toute la durée de la mise-bas car les chiennes ont tendance à manger les placentas !


Surveillance après la mise-bas


Dans un premier temps il faut s’assurer que la chienne prenne bien soin de ses petits. Au besoin, il faut l’aider à stimuler ses chiots et les accompagner pour trouver les mamelles et ainsi boire le colostrum (premier lait). Pour en savoir plus sur la façon d’accueillir au mieux ces bébés chiens, nous vous invitons à lire notre article : Naissance de chiots : nos conseils vétérinaires pour les accueillir

Si un suivi de gestation n’a pas été réalisé et qu’on ne connaît pas le nombre de chiots à naître, il est bon de prévoir un rendez-vous chez le vétérinaire pour réaliser une radiographie de l’abdomen de la chienne. Ainsi on pourra s’assurer qu’il n’y a pas de chiots en souffrance, ou morts, dans l’utérus de la chienne.

Après la mise-bas, la chienne présentera des pertes vaginales (appelées lochies) pendant près de 3 semaines, de couleur rouge à vert très foncé. Ces pertes ne doivent pas sentir mauvais sinon il faut consulter car il y a un risque d’infection utérine.


Signes anormaux qui doivent alerter et motiver un appel vétérinaire


Il faut appeler et consulter le vétérinaire si :

  • La mise-bas ne commence pas dès 64 jours post-ovulation ! Cela peut arriver en cas de chiot unique (il n’y a pas assez de cortisol sécrété pour déclencher la parturition) ou si les chiots sont morts dans l’utérus (infection, malformations …)
  • Au bout de 4h de contractions le premier chiot n’est toujours pas sorti.
  • Si il y a plus de 2h d’écart entre l’expulsion de 2 chiots.
  • Si un chiot reste bloqué dans la filière pelvienne plus de 30 minutes. C’est le cas si on a des contractions abdominales violentes non productives et/ou si on a vu sortir l’utéroverdine mais que le chiot n’est pas expulsé dans le temps imparti. Dans ces cas-là le chiot est en souffrance fœtale car son placenta s’est décroché. Il n’a donc plus d’apport en oxygène et peut mourir.
  • Si le placenta d’un chiot n’est pas expulsé dans les 15 minutes maximum suivant sa naissance.

Si juste avant la mise-bas ou après, la chienne a de la fièvre et/ou des écoulements vulvaires nauséabonds il faut absolument consulter. Avant, les chiots peuvent mourir et après on a le risque d’une infection utérine dangereuse pour la mère.

Si vous avez le moindre doute pendant la mise-bas de votre chienne, appelez toujours votre vétérinaire. Dans ce cas-là il vaut mieux prévenir que guérir !


Causes de dystocies chez la chienne = mise-bas anormale


On parle de dystocie lorsque la mise-bas est difficile et qu’il y a un problème. Les dystocies peuvent être d’origine maternelle ou fœtale.


Dystocies d’origine maternelle


L’inertie utérine, c’est-à-dire l’absence de contractions, est la cause de la plus fréquente de dystocie dans l’espèce canine.

  • On parle d’inertie primaire lorsque l’on a une absence de contractions abdominales efficaces dès le début de la mise-bas. Certaines races de chiens sont plus à risques de présenter ce problème comme les Labradors et les Lévriers. Le stress, l’obésité, un manque de calcium (hypocalcémie), un mauvais état de santé, un utérus trop distendu par une grosse portée peuvent aussi entraîner ce type de problème.
  • On parle d’inertie secondaire lorsque la mise bas commence bien mais que la chienne n’arrive pas à expulser tout ou une partie de ses chiots. Cela peut être le cas lorsque la portée est très grande et que la chienne s’épuise mais aussi dans le cas d’une obstruction : chiot unique trop gros pour passer par voie basse, torsion utérine, hernie inguinale, fracture du bassin, malformation vaginale …

Dystocie d’origine fœtale


La présentation du fœtus lors de l’engagement dans la voie pelvienne et vaginale est plus rarement une cause de dystocie chez la chienne.

La dystocie est d’origine fœtale lorsque le fœtus est trop gros et qu’il ne peut pas sortir naturellement par voie basse, même s’il est bien positionné . C’est ce qui peut être observé en cas de syndrome du chiot unique ou de malformations fœtales comme l’hydrocéphalie ou les anasarques …


Gestion des dystocies chez le vétérinaire


En fonction de la cause de la dystocie, du nombre de chiots, de la présence ou non de signes de souffrance fœtale, du choix des propriétaires … la gestion de la mise-bas dystocique entreprise par le vétérinaire sera différente.

Les dystocies peuvent être traitées médicament dans certains cas : injection de calcium et/ou d’ocytocine pour relancer les contractions. Le traitement médical des accouchements problématiques n’est pas celui qui a le plus de réussite en termes de survie des chiots. Son application est donc à discuter entre le vétérinaire et le propriétaire.

La césarienne programmée ou d’urgence est souvent la solution optimale pour gérer une mise-bas à risque ou problématique. Elle est notamment la solution de choix en cas de :

  • Souffrance fœtale (fréquence cardiaque inférieure à 120 battements par minute à l’échographie)
  • Chiot unique (trop gros pour passer)
  • Mise-bas sur les races minis et toys (car souvent les chiots sont disproportionnés par rapport au bassin de la femelle)
  • Portée nombreuse (plus de 4 chiots) et si le traitement médical n’est pas envisageable pour la chienne.

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