La myasthénie grave chez le chien et le chat


La myasthénie grave est une maladie neuromusculaire d’origine immunitaire assez commune chez le chien, plus rare chez le chat.

A quoi est du la myasthénie grave chez le chien et le chat ?

La « jonction neuro-musculaire » correspond à la zone de communication entre le muscle et le neurone moteur qui commande ce dernier. Il y circule une molécule, l’acétylcholine, qui est libérée par l’extrémité du neurone et qui se fixe sur des récepteurs spécifiques sur le muscle.

En cas de myasthénie grave, le système immunitaire de l’animal produit des anticorps qui s’attaquent à ces récepteurs. Ceci empêche la fixation de l’acétylcholine et donc la transmission de l’information nerveuse à l’origine du mouvement. Cette maladie concerne les muscles des membres, de l’œsophage, du larynx ou de la face.

A l’inverse de la myasthénie congénitale, plus rare, la myasthénie grave au sens strict est une maladie dite « acquise » car la sécrétion d’anticorps débute au cours de la vie de l’animal. L’élément déclencheur, rarement identifié, peut être :

  • Une atteinte du thymus, tumorale le plus souvent,
  • Un autre type de cancer (tumeur des os, du foie ou des sacs anaux),
  • Une maladie hormonale (hypothyroïdie, maladie d’Addison),
  • Une maladie auto-immune.

Quels symptômes en cas de myasthénie grave chez le chien et le chat ?

La myasthénie grave se manifeste généralement avant 4 ans ou après 9 ans chez le chien, avec un degré de sévérité variable.

Dans les formes généralisées, une faiblesse musculaire et une intolérance à l’effort sont présentes. Dans 80 à 90% des cas chez le chien, une atteinte des muscles de l’œsophage entraine une distension de celui-ci (mégaoesophage) provoquant des régurgitations et potentiellement des fausses déglutitions ou « fausses routes ». Des difficultés respiratoires, un changement de voix ou une paralysie faciale peuvent aussi être constatés. Les chats présentent parfois une flexion du cou.

Il existe des formes aiguës fulgurantes (dans 15% des cas) à l’origine d’une paralysie généralisée et d’une détresse respiratoire, souvent fatale.

Mise en évidence de la myasthénie grave chez l’animal

Une radiographie du thorax permet de mettre en évidence un mégaœsophage ou d’éventuelles anomalies du thymus. Une exploration plus complète (bilan sanguin, imagerie) peut être proposée pour rechercher les maladies associées. Le dosage des anticorps dirigés contre les récepteurs de l’acétylcholine, réalisé dans un laboratoire spécialisé à distance, est le seul moyen d’établir un diagnostic de certitude.

Quelle prise en charge en cas de myasthénie grave chez le chien ou le chat ?

Le traitement de la cause est nécessaire lorsqu’elle est identifiée. Un traitement médical est également prescrit pour limiter les symptômes et réduire la production d’anticorps par l’organisme. Si un mégaoesophage est présent, l’animal doit être nourri en position verticale afin de limiter les risques de fausse déglutition.

Une guérison totale et définitive est possible en quelques mois après mise en place du traitement médical, mais le pronostic dépend de la précocité du traitement et de la présence de complications.

Nos meilleurs produits pour chiens et chats

La persistance du quatrième arc aortique chez le chien


La persistance du 4ème arc aortique est une maladie congénitale rare. Elle résulte d’une formation anormale de l’aorte au cours du développement embryonnaire.

Persistance du 4ème arc aortique chez le chien : une malformation congénitale

Alors que cette grosse artère se forme normalement à partir d’un élément appelé le 4ème arc aortique gauche, c’est parfois le 4ème arc aortique droit qui se développe. Cette anomalie entraîne un défaut de positionnement de l’aorte. Le ligament artériel, structure qui relie l’aorte à un autre vaisseau appelé tronc pulmonaire, vient alors encercler l’œsophage et provoque une gêne au passage du bol alimentaire. L’œsophage finit par se dilater en raison de l’accumulation des aliments et former ce qu’on appelle « un jabot oesophagien ».

Les chiens de toutes races peuvent être atteints, mais les moyennes et grandes races (poids adulte supérieur à 15kg) sont très largement prédisposées. Bien que beaucoup plus rare, elle est également décrite chez le chat.

Quels symptômes chez le chien en cas de persistance du 4ème arc aortique

Le chiot régurgite systématiquement après les repas dès lors qu’il commence l’alimentation solide. Il en résulte une mauvaise prise alimentaire et par conséquent un retard de croissance ainsi qu’un amaigrissement important. Ces régurgitations répétées peuvent provoquer une pneumonie par fausse déglutition, aussi appelée « fausse route ». Dans ce cas, l’animal présente des difficultés respiratoires, de la toux et de la fièvre.

Persistance du 4ème arc aortique chez le chien : Le diagnostique de la maladie

Le diagnostic est établi avant 6 mois dans la grande majorité des cas.

La radiographie du thorax permet de visualiser une déviation de la trachée et de rechercher la présence de complications pulmonaires. La mise en évidence du jabot œsophagien nécessite souvent la réalisation de radiographies thoraciques après ingestion d’un produit de contraste (oesophagogramme).

Dans certains cas, une endoscopie de l’œsophage peut être proposée afin d’exclure les autres causes de rétrécissement œsophagien. Enfin, un scanner est parfois réalisé afin de préciser la nature des anomalies vasculaires.

Prise en charge d’une persistance du quatrième arc aortique chez le chien

Le traitement est chirurgical et consiste à sectionner le ligament artériel afin de lever l’obstruction de l’œsophage. Les éventuelles complications respiratoires doivent être traitées avant d’envisager une opération.

Les chiots dans l’attente d’une chirurgie correctrice doivent être nourris avec un aliment liquide ou mixé. Ils doivent manger en position verticale, à la main ou en plaçant la gamelle en hauteur. Cette position doit être maintenue pendant 5 minutes après le repas pour prévenir les régurgitations.

Le pronostic de cette maladie est bon si l’intervention chirurgicale est précoce. Certains animaux peuvent cependant présenter une persistance des régurgitations.

Nos meilleurs produits pour chiens

La communication interventriculaire


La communication interventriculaire est une maladie cardiaque congénitale fréquente chez le chien et le chat.

Communication interventriculaire : Une malformation cardiaque du chien (et du chat)

Elle est parfois associée à d’autres malformations, dans le cadre de la tétralogie de Fallot par exemple.

Cette affection est caractérisée par la présence d’un trou dans la cloison séparant les deux ventricules du cœur (septum interventriculaire). De cette communication anormale résulte une déviation du flux sanguin au sein des cavités du cœur, aboutissant à terme à une insuffisance cardiaque si la fuite est importante.

Quels symptômes en cas de communication interventriculaire chez l’animal ?

Généralement, les symptômes sont proportionnels au diamètre du trou et donc à la taille de la dérivation.

Dans un certain nombre de cas, la communication est très étroite et l’animal est asymptomatique, c’est-à-dire qu’il ne présente aucun signe clinique. A l’inverse, lorsque la brèche est large (forme grave), des symptômes caractéristiques d’une insuffisance cardiaque apparaissent rapidement :

  • Difficultés respiratoires, essoufflement, toux,
  • Intolérance à l’effort, malaises (syncopes),
  • Présence de liquide dans l’abdomen (ascite) ou la cage thoracique (épanchement pleural),
  • Coloration bleutée des muqueuses (cyanose).

Comment savoir si mon animal souffre de cette malformation cardiaque ?

Cette maladie est souvent suspectée lors de l’auscultation d’un souffle cardiaque marqué et particulièrement audible à droite, chez un jeune chiot ou chaton de moins d’un an.

Le diagnostic nécessite la réalisation d’une échographie cardiaque avec Doppler par un vétérinaire expérimenté. Cet examen permet de visualiser la malformation à l’origine de la fuite mais également d’en évaluer les conséquences sur la structure et la fonction cardiaque.

Le pronostic est très variable selon la sévérité de l’affection. Si la communication est très étroite, les animaux peuvent vivre parfaitement normalement sans développer de symptômes. A l’inverse, les malformations les plus graves sont à l’origine d’une insuffisance cardiaque sévère et de décompensations précoces (parfois même avant l’âge de 6 mois).

Prise en charge de cette maladie cardiaque chez le chien et le chat

Chez le chien, un traitement chirurgical existe mais n’est réservé qu’aux individus présentant une forme grave. Ce traitement n’est pas couramment pratiqué en médecine vétérinaire, pour des raisons techniques, économiques et matérielles. Cette chirurgie n’est pas réalisée chez le chat.

Un traitement médical peut être prescrit aux animaux présentant une insuffisance cardiaque ou des troubles du rythme associés.

Une transmission héréditaire ayant été démontrée chez le chien, les animaux atteints doivent donc impérativement être écartés de la reproduction. Il n’existe pas de test génétique permettant à l’heure actuelle de dépister cette maladie.

Nos meilleurs produits pour chiens et chats

La sténose aortique chez le chien


La sténose aortique est une malformation cardiaque qui se classe parmi les trois maladies cardiaques congénitales les plus fréquentes chez le chien.

Sténose aortique du chien : Qu’est ce que c’est ?

L’aorte est une grosse artère qui achemine le sang du cœur vers les différents organes, à l’exception des poumons. Entre le cœur et l’aorte se trouve une valve, appelée valve aortique, qui s’ouvre pour laisser circuler le sang à l’extérieur du cœur lorsque celui-ci se contracte. La sténose aortique correspond à un rétrécissement de ce passage, directement au niveau de la valve (sténose aortique au sens strict), ou, le plus souvent, en amont de cette valve (sténose sous-valvulaire aortique). Cet étranglement crée une résistance à l’écoulement du sang ce qui entraîne par conséquent une charge de travail plus importante pour le cœur.

Quels symptômes chez le chien ?

Un souffle cardiaque (dit « basal gauche ») est souvent constaté au cours de la première année de vie du chien. La sténose aortique s’aggravant parfois avec la croissance, ce souffle peut être absent lors des premières consultations et n’apparaître qu’au bout de quelques mois. Les signes d’insuffisance cardiaque surviennent lorsque que le cœur n’est plus en mesure de remplir pleinement son rôle. Le chien peut alors présenter :

  • Une difficulté à fournir des efforts physiques,
  • Une fatigue excessive,
  • Des malaises avec perte de connaissance (syncopes),
  • Un essoufflement ou, plus rarement, de la toux.

Comment diagnostiquer une sténose aortique chez le chien ?

Pour établir le diagnostic, une échographie cardiaque avec Doppler doit être réalisée par un vétérinaire expérimenté. Elle permet de visualiser la sténose aortique, d’en évaluer sa localisation, sa sévérité et de rechercher des signes d’insuffisance cardiaque associée. Un électrocardiogramme est préconisé en cas de troubles du rythme cardiaque. Ces examens doivent être réalisés à plusieurs reprises pendant la croissance car la maladie peut évoluer avec le temps.

Prise en charge et pronostic de cette affection cardiaque canine

Il n’existe pas de traitement chirurgical accessible en médecine vétérinaire. Lorsque le chien présente des signes d’insuffisance cardiaque, un traitement médical est prescrit pour améliorer son confort et son espérance de vie. Il est par ailleurs impératif de limiter voire proscrire les efforts physiques surtout en cas de forme sévère.

A l’exception des formes discrètes, le pronostic est souvent sombre. L’insuffisance cardiaque apparaît souvent très tôt et les complications infectieuses sont fréquentes (endocardite bactérienne). Dans le meilleur des cas, les chiens atteints de formes modérées peuvent survivre quelques années avec un traitement adapté. A l’inverse, les chiens souffrant de sténose aortique sévère présentent un risque élevé de mort subite par « crise cardiaque » et ne survivent pas au-delà de 18 mois en moyenne.

Il n’existe pas de test génétique permettant de dépister cette maladie. Au sein des races à risque, un dépistage systématique des reproducteurs est préconisé en élevage. Ce dépistage repose sur une échographie cardiaque et permet d’écarter les chiens atteints de la reproduction.

Nos meilleurs produits pour chiens

Syndrome obstructif respiratoire chez les chiens brachycéphales (SORB) : Ce qu’il faut savoir !


Le syndrome obstructif respiratoire des brachycéphales (SORB), ou plus simplement « syndrome brachycéphale », correspond à l’association de plusieurs malformations anatomiques des voies respiratoires supérieures (cavités nasales, pharynx, larynx, trachée). Ces défauts de conformation génèrent une obstruction au flux d’air et donc une gêne respiratoire permanente chez les chiens atteints.

Syndrome brachycéphale : Qu’est-ce que c’est ?

Toutes les races brachycéphales (à museau « aplati ») sont prédisposées mais les formes les plus sévères concernent surtout le Bouledogue Français, le Bouledogue Anglais ou encore le Carlin. Certaines races de chat sont également touchées, comme le Persan.

Les anomalies de conformation pouvant être constatées chez ces chiens sont les suivantes :

  • Un rétrécissement de l’ouverture des narines (sténose) gênant l’entrée d’air lors de l’inspiration,
  • Un allongement et un épaississement du palais mou, membrane qui prolonge le palais dans le pharynx, qui vient alors obstruer l’entrée de la trachée,
  • Un défaut de développement de la trachée (hypoplasie trachéale), particulièrement chez le Bouledogue Anglais.

Dans un second temps, ces chiens risquent également une éversion des ventricules laryngés. Ces derniers sont des petits « culs-de-sac » présents en arrière des cordes vocales à l’entrée du larynx qui peuvent, sous l’effet des efforts respiratoires et de l’inflammation, se retourner sur eux-mêmes et venir obstruer encore un peu plus l’entrée de la trachée.

Quels symptômes en cas de syndrome obstructif brachycéphale chez un chien ?

Les chiens atteints de SORB présentent :

  • Des difficultés respiratoires plus ou moins permanentes, particulièrement à l’inspiration,
  • Des raclements de gorge,
  • Des ronflements,
  • De la toux,
  • Une intolérance aux exercices physiques, au stress et à la chaleur,
  • Des malaises (syncope) dans les cas très graves.

Les difficultés respiratoires génèrent un déficit d’apport en oxygène, ce qui demande un travail supplémentaire au cœur. À terme, une insuffisance cardiaque peut s’installer. Enfin, au-delà des malformations respiratoires, le syndrome brachycéphale inclut également des anomalies de l’estomac et de l’œsophage à l’origine de vomissements et régurgitations fréquents.

Prise en charge recommandée chez les chiens atteints

Chez les chiens brachycéphales, un bilan est recommandé systématiquement dans le but d’évaluer le degré de sévérité des malformations.

C’est l’endoscopie respiratoire qui représente l’examen de choix pour évaluer les différentes lésions. Cet examen est effectué sous anesthésie générale et une chirurgie correctrice des narines et du palais mou est parfois réalisée au cours de la même intervention.
Dans le cadre d’un bilan complet, un examen endoscopique digestif est également indiqué.

Le pronostic post-opératoire dépend directement de la race, du degré de sévérité des lésions et de l’âge de la prise en charge, un traitement précoce étant fortement encouragé pour éviter l’installation de complications secondaires.

Dans tous les cas, il est indispensable d’éviter l’exposition à la chaleur chez les chiens présentant un SORB sévère. Soyez donc particulièrement vigilant en période de canicule, car ces chiens sont très sensibles et peuvent facilement faire un coup de chaleur. Il faut aussi limiter au maximum les efforts physiques et les facteurs de stress.

Nos meilleurs produits pour chiens

La cardiomyopathie dilatée chez le chien


La cardiomyopathie dilatée (CMD) est un syndrome caractérisé par une atteinte du muscle du cœur (myocarde) aboutissant à un élargissement de ses cavités et une diminution de sa capacité de contraction.

Origine de la cardiomyopathie dilatée chez le chien (et le chat)

Des causes virales, inflammatoires, nutritionnelles ou encore toxiques peuvent être à l’origine de ce syndrome, mais la cause est très rarement déterminée avec certitude chez le chien. Dans cette espèce, des formes familiales d’origine génétique sont également connues. Les chiens de moyen et grand format sont prédisposés, particulièrement les races géantes.

Chez le chat, une carence en taurine (acide aminé d’origine animale) a été identifiée il y a une trentaine d’années comme cause fréquente de CMD. À l’heure actuelle, ce syndrome est relativement rare dans cette espèce.

Quels symptômes en cas de cardiomyopathie dilatée chez l’animal

La CMD évolue à bas bruit et les symptômes ne surviennent généralement qu’à l’âge adulte, à un stade avancé. En effet, lorsque le cœur ne parvient plus à se contracter correctement, le débit de sang éjecté dans la circulation sanguine est nettement diminué et des symptômes d’insuffisance cardiaque apparaissent :

  • Des difficultés respiratoires et de la toux,
  • Des malaises (syncopes),
  • Une fatigue marquée et une intolérance aux efforts physiques,
  • Un gonflement du ventre lié à l’accumulation de liquide dans l’abdomen.
  • Un souffle cardiaque est généralement audible à l’auscultation. Par ailleurs, les chiens atteints présentent souvent une augmentation sévère de leur fréquence cardiaque, parfois associée à un rythme cardiaque irrégulier.

    Comment savoir si mon animal à cette maladie cardiaque ?

    Une radiographie du thorax peut révéler une augmentation de la taille du cœur et des signes d’œdème pulmonaire mais le diagnostic de certitude repose sur la réalisation d’une échographie du cœur. Cet examen permet de visualiser la dilatation de certaines cavités cardiaques, l’amincissement des parois musculaires du cœur et leur difficulté à se contracter. Un électrocardiogramme est également recommandé en cas de troubles du rythme. Enfin, le dosage de certaines substances sanguines, caractéristiques d’une souffrance cardiaque, est indiqué dans certaines situations.

    Prise en charge de de la cardiomyopathie dilatée

    La prise en charge de la cardiomyopathie dilatée repose en premier lieu sur le traitement de la cause lorsqu’elle est connue, ce qui est rarement le cas. C’est généralement l’insuffisance cardiaque qui doit être contrôlée par l’association de traitements médicaux, notamment des traitements visant à réduire les troubles du rythme, et de mesures hygiéniques (contrôle de l’activité physique, alimentation). En cas de décompensation cardiaque sévère, une hospitalisation peut être indispensable.

    Le pronostic de cette affection est assez sombre, les animaux atteints étant diagnostiqués assez tardivement.

    Chez les chiens de race à haut risque, un dépistage échographique régulier est recommandé afin de détecter précocement les premiers signes d’atteinte cardiaque.

    Nos meilleurs produits pour chiens et chats

    La sensibilité médicamenteuse chez le chien


    La sensibilité médicamenteuse correspond à une intolérance plus ou moins sévère à certains médicaments, liée à une anomalie d’origine génétique.

    A quoi est due la sensibilité médicamenteuse chez le chien ?

    La glycoprotéine P est une protéine qui a pour rôle d’éliminer certaines molécules de l’organisme, en particulier du cerveau. Chez certains individus, une mutation du gène MDR1 (ou ABCB1), transmissible et héréditaire, provoque la synthèse d’une glycoprotéine P dysfonctionnelle. Certaines substances dont des médicaments, normalement éliminées chez les chiens sains, s’accumulent alors dans le système nerveux et provoquent des signes d’intoxication plus ou moins importants.

    Médicaments à risques

    Les médicaments à risque de toxicité sont :

    • Des antiparasitaires, comme la famille des avermectines ou l’emodepside,
    • Des traitements prescrits dans le cadre de troubles digestifs (lopéramide, métoclopramide, ondansétron, cimétidine),
    • Des agents de chimiothérapie (doxorubicine, vincristine, vinblastine en particulier),
    • Des traitements cardiaques (digoxine, diltiazem),
    • Des agents anesthésiques (butorphanol, acépromazine notamment).

    Chiens prédisposés aux problèmes de sensibilité médicamenteuse

    Les chiens dits « homozygotes », porteurs de deux versions mutées du gène, ne possèdent aucune glycoprotéine P fonctionnelle et sont donc considérés comme hypersensibles. Chez ces derniers, l’utilisation de certains de ces médicaments est interdite, en raison du haut risque de toxicité. Chez les chiens dits « hétérozygotes », porteurs d’un seul allèle muté du gène, la quantité de glycoprotéine P fonctionnelle est inconnue donc l’utilisation des substances précédemment citées doit se faire avec de grandes précautions.

    La race la plus à risque est le Colley chez qui on trouve le plus fort taux de chiens homozygotes, suivi du Berger Australien et du Berger des Shetland. Quelques autres races sont également concernées par cette mutation.

    Que faire si mon chien a pris un médicament qu’il n’aurait pas du ?

    En cas d’intoxication, la sévérité des symptômes dépend de la molécule, de la dose ingérée et du statut de l’animal vis-à-vis de la mutation. Le chien peut présenter :

    • Des pertes d’équilibre, une apathie marquée, une faiblesse musculaire, des tremblements ou convulsions,
    • Une salivation excessive, des vomissements, une perte d’appétit,
    • Une dilatation des pupilles (mydriase) parfois associée à une perte de vision.

    Une consultation d’urgence chez un vétérinaire s’impose dans cette situation. Le pronostic vital d’un animal hautement sensible est engagé en cas d’intoxication.

    Un test ADN, très facile à mettre en œuvre, est fortement recommandé au sein des races à risque. Le dépistage de tous les reproducteurs permet alors de réaliser des croisements raisonnés afin d’éviter la naissance de chiots homozygotes.

    Nos meilleurs produits pour chiens

    La maladie valvulaire dégénérative canine


    La maladie valvulaire dégénérative (MVD) est la maladie cardiaque acquise la plus fréquemment rencontrée chez le chien.

    Maladie valvulaire dégénérative du chien : Qu’est-ce que c’est ?

    Elle est caractérisée par la dégénérescence progressive et irréversible d’une ou plusieurs des valves qui séparent les différentes cavités du cœur.

    Les valves cardiaques sont des petits « clapets » qui laissent passer le flux sanguin de manière unidirectionnelle lors de la contraction cardiaque. La dégénérescence de ces valves, qu’on appelle également « endocardiose », provoque leur épaississement et la formation de nodules à leur surface. Ces valves deviennent alors irrégulières et perdent leur étanchéité. À chaque contraction cardiaque, un reflux sanguin à contre-courant a alors lieu, générant une surcharge de sang dans les cavités du cœur. À terme, cette maladie aboutit à une incapacité du cœur à assurer sa fonction.

    On parle souvent d’endocardiose « mitrale », la valve mitrale étant la plus fréquemment atteinte.

    Races prédisposées

    Cette affection est très fréquente chez le chien et les races de petit format sont prédisposées. La MVD est généralement rencontrée chez les animaux âgés, sauf chez le Cavalier King Charles qui est concerné par une forme génétique héréditaire, particulièrement précoce et sévère.

    Symptômes en cas de MVD chez le chien

    En début d’évolution, les chiens ne présentent pas de symptômes mais un souffle cardiaque est audible à l’auscultation. La maladie évolue silencieusement jusqu’au moment où des signes d’insuffisance cardiaque apparaissent :

    • Essoufflement,
    • Toux,
    • Fatigue marquée et incapacité à fournir des efforts physiques importants,
    • Malaises (syncopes),
    • Gonflement du ventre lié à l’accumulation de liquide dans la cavité abdominale.

    Comment savoir si mon chien est atteint de MVD ?

    En cas de suspicion de MVD, une radiographie thoracique permet de mettre en évidence une éventuelle augmentation de la taille du cœur et des signes d’œdème pulmonaire en cas de décompensation cardiaque. Le diagnostic de certitude repose sur la réalisation d’une échographie cardiaque avec Doppler, permettant de visualiser les remaniements structurels du cœur et leurs conséquences.

    Prise en charge en cas de maladie valvulaire dégénérative chez le chien

    Cette maladie fait l’objet d’un consensus permettant d’en caractériser le degré d’avancement selon différents critères cliniques et échographiques. Le stade d’évolution conditionne alors la prise en charge hygiénique et médicale. Il est indispensable d’éviter le surpoids chez les chiens atteints, de limiter leurs efforts physiques et de leur fournir une alimentation adaptée. Selon les cas, différents traitements peuvent être prescrits dans le but de faciliter le travail du cœur et de ralentir la survenue de complications. Ces derniers regroupent généralement des anti-hypertenseurs, des diurétiques, des stimulants de la contraction cardiaque et des traitements visant à réduire les troubles du rythme. Dans les cas de défaillance cardiaque sévère, une hospitalisation est indispensable.

    Chez tous les animaux atteints de MVD, un suivi clinique et échographique doit être réalisé à fréquence régulière afin de suivre l’évolution de la maladie et d’en ajuster la prise en charge.

    Chez le Cavalier King Charles, un dépistage systématique par échographie est recommandé. Les individus atteints doivent être écartés de la reproduction.

    Nos meilleurs produits pour chiens

    L’hyperuricosurie chez le chien


    L’hyperuricosurie est une maladie génétique héréditaire qui aboutit à la formation de calculs d’urate d’ammonium dans le système urinaire.

    Hyperuricosurie chez le chien : Qu’est-ce que c’est ?

    Les chiens atteints ne métabolisent pas correctement l’acide urique (qu’on appelle aussi urate) ce qui entraîne son accumulation dans le sang et les urines. Un pH urinaire acide et une concentration suffisante des urines provoquent alors la formation de cristaux d’urate d’ammonium qui précipitent en calculs urinaires.

    Ce trouble métabolique résulte de la présence d’une mutation génétique. Certaines races sont fréquemment touchées : 100% des Dalmatiens sont porteurs, ainsi que 50% des Terriers Noirs Russes et 35% de Braques de Weimar et des Bouledogues Anglais.

    Les cristaux d’urate d’ammonium sont aussi communs dans les urines des chiens souffrant de graves maladies hépatiques, sans pour autant qu’ils soient porteurs de la mutation et donc concernés par l’hyperuricosurie génétique au sens strict.

    Signes d’appels chez le chien

    Seulement une petite fraction des chiens porteurs de la mutation exprimera des symptômes, généralement entre 3 et 6 ans :

  • Emission fréquente d’urines ou impossibilité totale d’uriner en cas s’obstruction urinaire par un ou des calculs,
  • Douleur lors de l’émission d’urines et/ou présence de sang dans les urines.
  • Comment savoir si mon chien souffre de cette maladie ?

    Le diagnostic est établi par la réalisation d’une échographie du système urinaire car la radiographie ne permet pas de visualiser ces calculs bien spécifiques. Cet examen peut être doublé d’une analyse d’urines qui révèle la présence de cristaux d’urate d’ammonium parfois associés à une infection urinaire.

    Un test ADN existe et est fortement recommandé pour dépister la mutation génétique. Un individu qui présente des symptômes a forcément deux parents porteurs sains de la mutation et il convient de prévenir l’éleveur pour écarter ces chiens de la reproduction.

    Prise en charge de cette maladie

    Une alimentation spécifique doit être mise en place. Elle est administrée sous forme humide et répond à trois objectifs :

  • Réduire l’apport en purine (composé précurseur de l’acide urique),
  • Diluer les urines au maximum,
  • Rendre les urines plus basiques pour éviter la précipitation des calculs.
  • Un traitement médical à base d’allopurinol est parfois prescrit en parallèle de cette alimentation et doit être administré matin et soir. Les infections urinaires doivent également être traitées. Cette combinaison permet dans un grand nombre de cas de dissoudre les calculs en quelques semaines. Le retrait chirurgical ne doit être envisagé qu’en cas d’urgence (obstruction urinaire).

    Nos meilleurs produits pour chiens

    L’épilepsie idiopathique canine


    L’épilepsie est un trouble neurologique caractérisé par la répétition, plus ou moins fréquente, de crises dites « épileptiformes ». Cette maladie est liée à un dysfonctionnement de l’activité électrique des cellules du cerveau (hyperexcitabilité).

    Epilepsie primaire : Qu’est-ce que c’est ?

    Dans certains cas, une lésion cérébrale (inflammation, tumeur, traumatisme etc.) ou un déséquilibre sanguin (d’origine métabolique ou toxique) est à l’origine des crises d’épilepsie. On parle d’épilepsie « idiopathique » ou « primaire » lorsqu’aucun élément déclencheur n’est identifié.

    Bien que tous les chiens puissent être concernés, certaines races sont particulièrement prédisposées à l’épilepsie idiopathique, ce qui laisse supposer une origine génétique à cette maladie. Cette forme d’épilepsie est également décrite chez le chat mais reste bien plus rare.

    Manifestations de l’épilepsie chez le chien

    Chez le chien, les symptômes surviennent classiquement entre l’âge de 6 mois et de 6 ans. Les manifestations d’épilepsie les plus fréquentes sont des crises convulsives généralisées, entre lesquelles l’animal ne présente aucun symptôme. Ces crises se décomposent en trois phases successives :

    • Une phase initiale dite « phase d’aura » au cours de laquelle le chien peut sembler fatigué, anxieux, réclamer de l’attention ou au contraire aller se cacher,
    • Une phase de convulsions appelée « ictus » qui dure généralement entre 1 et 3 minutes, pendant laquelle l’animal perd connaissance, présente des mouvements de pédalage, salive, et peut aussi uriner et/ou déféquer sous lui,
    • Une phase post-ictale, qui peut durer plusieurs heures après la crise, caractérisée par un comportement anormal (fatigue, agressivité) et/ou des symptômes nerveux.

    Certaines formes d’épilepsie, dites « focales » ou « partielles » ne s’expriment que par des symptômes très discrets, par exemple :

    • Un changement brutal de comportement,
    • Une salivation excessive,
    • Des mouvements répétés d’un seul groupe de muscles des membres ou de la face.

    Démarche diagnostic en cas de suspicion d’épilepsie essentielle chez le chien

    Face à la survenue de crises d’épilepsie, une démarche rigoureuse doit être menée. Une fois la possibilité d’une intoxication écartée, un bilan sanguin complet sera réalisé afin de rechercher toute déséquilibre sanguin d’origine métabolique. Enfin, afin d’écarter la présence d’éventuelles lésions du cerveau, des examens d’imagerie en coupe sont requis (IRM idéalement) ainsi qu’une ponction de liquide cérébro-spinal (LCS), le liquide qui entoure le système nerveux. Le diagnostic d’épilepsie idiopathique est alors établi après exclusion de ces différentes causes.

    Prise en charge chez le chien

    Chez les animaux atteints, une prise en charge médicale doit être instaurée. Cette dernière repose sur la prescription d’un traitement antiépileptique ou d’une combinaison d’entre eux dans certains cas particuliers. L’objectif de ce traitement est, idéalement, de stopper totalement la survenue des crises. Cependant, cet objectif est rarement atteint et l’essentiel est d’assurer un confort suffisant à l’animal en diminuant la fréquence des crises d’épilepsie à un niveau acceptable, tout en limitant les effets secondaires du traitement.

    Certaines formes graves d’épilepsie requièrent une prise en charge en urgence car elles peuvent mettre en danger la vie de l’animal. Il s’agit des crises groupées (plusieurs crises répétées sur 24h) ou du status epilepticus (crise ininterrompue).

    L’épilepsie est donc une maladie chronique, qui se traite au cas par cas, et qui nécessite un suivi vétérinaire très rigoureux afin de suivre l’évolution de la fréquence des crises et d’ajuster la dose des traitements médicaux.

    Nos meilleurs produits pour chiens

    Retour en haut de page